Friday, March 24, 2017

Pas de vélo pas de business ?

Ma ville Fontenay-aux-Roses souffre d’un déclin commercial. Et si le vélo pouvait apporter une solution? Pour le savoir, j’ai assisté à une table ronde organisée par Paris en Selle sur la question #NoBikeNoBusiness ? (en français : #PasDeBicyclettePasdEmplettes). 

ToutVoitureNoFutur!
Christophe Najdovski, Adjoint au Maire de Paris en charge des transports, constate une démotorisation des ménages en ville. Conséquence : les gens vont moins loin pour faire leurs courses. Le vélo accompagne parfaitement cette transition vers une circulation et un espace public plus "apaisés" où il fait bon faire ses courses et....vivre. A cela s’ajoute le fait que contrairement aux idées reçues, le cycliste dépense plus en courses que l’automobiliste (voir cette étude). Bref, la ville à vélo semble en marche au profit des petits commerces de proximité. Le rêve.


Je salue le courage et la vision de M. Christophe Najdovski: "le vélo est le véhicule urbain du futur".

#NoCarbonNoBike...
Mais Pascal Madry, Directeur de l’Institut pour la ville et le Commerce, nous a réveillés brusquement. Vous oubliez, a-t-il dit, que pour la majorité des gens "la proximité" signifie plutôt "le centre-commercial en banlieue à 10 ou 20 minutes en voiture de chez moi". Et pas moins de 75% des courses sont faits en dehors de la ville, dans des moyennes et grandes surfaces, et en voiture. Selon Madry, le modèle commercial où l’on faisait ses courses à pied dans des boutiques en ville est "archaïque, du 19ème siècle". #NoBikeNoCarbon d'accord, mais ce n'est pas le vélo qui nous fera vivre : #NoCarbonNoBike!

Selon Madry nous n’assistons pas à un "retour du commerce de proximité", dans la mesure où ce sont les mêmes grands groupes qui ouvrent des supérettes en ville. Conclusion: nous évoluons vers une réalité économique où ce sont plutôt les grands et moyens magasins qui survivront le mieux. 

#NobodyNoBusiness
Mon sang n’a fait qu’un tour. Car j’ai vu émerger un paysage uniforme dans lequel je ne me reconnais pas et dans lequel je ne souhaite absolument pas vivre. Travaillant avec l’UNESCO je suis en effet très conscient à la fois de l'importance et de la fragilité de la diversité humaine.

C’est ce même souci de diversité et d'identité que j’ai entendu dans les interventions du journaliste et auteur Olivier Razemon. Il nous décrit les effets dévastateurs de la logique du #NoParkingNoBusiness. Car cette logique ne tient pas compte de ce qui nous importe - au fond - le plus : la qualité et l'identité de l’environnement dans lequel nous vivons. Qui se reconnaîtra dans une ville où les boutiques et leurs commerçants auront disparu au profit de supérettes du style Carrefour Market et Amazone ?

Olivier Razemon est l'auteur de "Comment la France a tué ses villes", où il analyse le lien entre ce déclin et nos modes de déplacement.

Razemon poursuit: nous acceptons un étalement urbain sans fin et nous continuons de faire comme s’il fallait nécessairement pouvoir se rendre partout en voiture. Mathématiquement cette logique mène cependant tout droit à l’étouffement total, qui ne rendra service à personne (#nobodynobusiness). 


Le commerce en ligne – qui monte en flèche – n’est pas une solution mais plutôt un problème: "c’est lui qui envoie les camionnettes qui stationneront sur les pistes cyclables". Razemon nous met devant nos responsabilités : c’est bien de se faire livrer tout tout de suite (Amazone = 20% des colis de La Poste !) mais dans quelle ville voulons-nous vivre demain ?



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La table ronde est à visionner intégralement ici : https://www.youtube.com/watch?v=v2DZjTfBqlg


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